L’accueil dans les Eglises : une mission permanente

La réunion annuelle des Présidents de Conseils Presbytéraux de la Région parisienne s’est déroulée le 13 octobre à Paris. Elle a porté sur la fonction d’accueil des Eglises, au sein d’une société urbaine et fractionnée où cet accueil constitue un enjeu majeur qui dépasse d’ailleurs les Eglises.

L’accueil  est une matrice de toute l’action du pasteur et du conseil presbytéral, mais au-delà de toute l’Eglise.

Accueillir ne concerne pas seulement les nouveaux membres ou sympathisants, ni ceux qui reviennent, mais aussi chaque paroissien auquel il faut reconnaître une place, une fonction.

Accueillir n’est pas imposer une confession, une théologie ou des dogmes ; ni même demander des services ou une présence de manière intrusive ou maladroite,  au-delà de ce que la personne accueillie peut à un moment donné accepter ou même souhaiter. Une telle précipitation conduit à un échec assuré. En même temps, accueillir doit avoir une signification particulière, concrète. C’est un partage, un lien qui se noue ou se renoue ou se solidifie.

Ceci à l’occasion du culte, mais au-delà car le culte du dimanche, élément essentiel de la mission de l’Eglise, n’est pas le seul. La vie de l’Eglise ne se réduit pas au culte.

L’intégration des paroissiens, nouveaux ou anciens, doit donc en permanence être réfléchie et organisée sur la base de ces principes. Il n’y a pas de recette magique, pas de norme applicable indépendamment des circonstances de lieu, de temps et de personne, mais l’échange d’expérience entre responsables d’Eglise a permis de confronter une large palette de solutions toutes temporaires et imparfaites : un groupe spécialisé d’accueillants doués pour l’accueil ou une mission confiée à tous les paroissiens, des repas réguliers ou des verres de l’amitié, des appels réguliers à constituer des équipes, des livrets d’accueil où tous les contacts sont inscrits, des groupes de maison  se réunissant régulièrement ou des accueils ponctuels pendant la période de l’Avent, des « cafés théo » dans des lieux ouverts ou des études bibliques au temple, des portes ouvertes ou des séminaires fermés…

L’inventaire pourrait être poursuivi, mais les formules s’usent rapidement au fur et à mesure que les équipes qui les mettent en place se lassent.

Le renouvellement permanent des actions d’accueil, le rebond régulier de la capacité de surprendre, constituent pour cette raison un point fort des projets de vie de chaque Eglise, une marque de dynamisme et de cohésion de la paroisse, un témoignage indélébile de la capacité de bienveillance et de la foi de ses membres.

Accueillir, ou intégrer, ne saurait concerner seulement des paroissiens estimés sympathiques, prometteurs mais aussi des frères ou sœurs en difficulté, parfois en conflit avec l’Eglise et ses responsables. Le besoin d’accueil est à la mesure de la  difficulté à nouer un dialogue et une relation.  Mais l’accueil est alors réduit à sa fonction la plus profonde, parce que fondée sur le don et la gratuité .

Aucune Eglise ne réussit totalement. Aucune réussite n’est définitive. C’est pourquoi il faut toujours recommencer.

Alain Joubert