Un peu d’histoire…

Le temple d’Enghien de l’Église Réformée a été inauguré le 20 mai 1855, voilà 150 ans. A cette époque, la «Seine et Oise» autour de Paris ne comptait pas plus de protestants qu’un département de province comme le Cantal ou la Creuse. C’est sur l’initiative de Mlle Léonie Davillier, une animatrice dévouée qui prit l’initiative d’organiser une souscription, que ce temple fut construit pour regrouper quelques riches familles protestantes (parmi lesquelles apparaissent des noms connus comme les Mirabaud, les de Neuflize, les André, les Dollfus) passant l’été dans d’importantes propriétés achetées vers le milieu du XIX° siècle, dans la vallée de Montmorency, là même où Rousseau écrivit le Contrat social, ainsi qu’à Eaubonne, Soisy, Andilly. Une lettre du 10 mai 1856, adressée à Mlle Davillier par sa sœur, fait la mention suivante : «Nous avons eu au temple un bon sermon de M. Bastide : nous étions 30 personnes dans l’église et une quinzaine ont communié. Tu vois qu’il y a progrès ».

 

Après la guerre de 1870, Madame Henri Mirabaud prend en mains la direction de la petite communauté pour collecter, tenir les comptes, trouver des prédicateurs et des organistes. En 1890, la paroisse prenant de l’importance, le Consistoire de Versailles, auquel est rattachée la communauté, décide d’en faire une paroisse autonome avec un pasteur à plein temps. Le pasteur Paul de Félice s’installe à Enghien en 1892. C’est à la fois un historien et un homme d’action. La paroisse lui doit beaucoup car elle se développe. Il note une moyenne de 50 personnes habituellement au culte et de 80 pendant l’été. Il signale plus de 400 protestants dans la paroisse et parfois 100 personnes au culte durant les mois d’été.

 

Un temple sera édifié à Argenteuil qui devient une paroisse autonome dès 1897. Au cours de son histoire, la paroisse d’Enghien construisit un 2ème lieu de culte à Vaucelles-Taverny (1921) et un autre à Ermont (1947) qui deviendront plus tard les deux lieux de culte pour la paroisse d’Ermont-Taverny devenue autonome. Enfin une chapelle à St-Brice-sous-Forêt servira de point de départ à la paroisse de Sarcelles (1966). En 1911, se crée la deuxième troupe d’éclaireurs en France du Mouvement des Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France (EEUdF). Elle a depuis, toujours été présente parmi les mouvements de jeunesse de la paroisse. Se succédèrent à partir de 1911, année de la mort soudaine du pasteur de Félice, les pasteurs Victor Monod (1911-29) et Jean Arnoux (1929-56).

 

En 1932, la salle de réunion annexe du temple est inaugurée. Elle est baptisée salle Sarrazin en souvenir de Melle Sarrazin qui a financé une grande partie de sa construction. En 1936, le temple agrandi d’une centaine de places et agrémentée de beaux vitraux, est inauguré par le président Marc Bœgner, qui viendra à nouveau en 1955 pour la fête de son centenaire. L’orgue, construit par le facteur d’orgues alsacien Paul Adam sera installé en 1959 en remplacement de l’ancien harmonium. Cet orgue mécanique sera agrandi et perfectionné en 1973, puis 1983 et en 1994 pour lui permettre d’avoir 13 jeux.

 

Après la guerre, les pasteurs René Badel 1957-67), Jean-Claude Dubs (1967-82), Jean Seigneur (1982-85), Jean-Marc Droin (1985-92), et François Coester (1993-2001), animent la communauté toujours plus nombreuse. Depuis 2001 c’est la pasteur Bettina Cottin qui a la charge de la paroisse. Notre pasteur et le conseil presbytéral animent l’ensemble des activités paroissiales : culte du dimanche, enseignement de la jeunesse, groupes bibliques, diaconat, rédaction et diffusion du journal mensuel « Chemin Faisant », création et mise à jour d’un site Internet, organisation de déjeuners débats, des journées protestantes de rencontre (vente et dîner) et enfin les animations œcuméniques et inter-religieuses.

 

En 1985, l’église d’Enghien a fait l’acquisition d’un ensemble paroissial aux multiples fonctions, la Maison Haute, à 100 m du temple ; cet ensemble a été considérablement agrandi en 1998. Il est le presbytère de la famille pastorale, abrite le secrétariat de la communauté et, en semaine, est occupé par des dizaines de séances de cours de formation et travaux pratiques de réinsertion à buts socio-économiques pour adultes, prodigués par le centre de formation du CPCV Île de France, organisme protestant de formation professionnelle. L’association loi 1901 « Jeunesse et Amitié Protestante » (JAP), qui assure la gestion et l’exploitation de la Maison Haute, gère aussi les activités culturelles qui sont nombreuses : concerts du temple du dimanche soir, conférences, expositions, participation au festival de piano d’Enghien, etc. Elle soutient également les mouvements de jeunesse. Parmi ceux-ci le scoutisme, méthode d’éducation fondée sur la vie de groupe et l’éducation par l’action, offre à chaque jeune la possibilité de se découvrir et de se construire. Trois groupes sont représentés : les Louveteaux-Louvettes (8-12 ans), les Éclaireurs-Éclaireuses (12-16 ans) et les Aînés (16-18 ans), encadrés par des jeunes dynamiques, bénévoles et formés. Des activités diverses et originales, organisées chaque mois, rythment ainsi la vie d’une quarantaine d’enfants, adolescents et adultes investis aux EEUdF, à Enghien.

 

La paroisse anime également d’autres groupes de jeunes et d’adultes, ainsi que des activités de formation au niveau du Secteur des 5 paroisses réformées voisines. Parallèlement, soulignons une participation active à la vie de la cité, souhaitée et reconnue par les pouvoirs locaux.

Notre temple est le plus ancien édifice religieux d’Enghien, commune qui ne fut fondée qu’en 1850. Il vient d’être repeint à neuf pour ses 150 ans.

 

Tel est un «aperçu» de la vie d’une communauté protestante qui, heureuse certes des forces vives que lui donne un riche passé, vit dans le présent, disponible pour les exigences d’aujourd’hui et prête à s’engager pour les autres dans les possibles de demain.

 

          Mireille Cornud / Marc Chelouche / Alfred Freychet

 

Document édité à l’occasion des 150 ans de l’Eglise d’Enghien, en 2005.

A suivre…